Salle des Brocarts

La Salle des Brocarts est l’une des pièces les plus remarquables du château de Grigny.
Probablement chambre de Jeanne de Merle, elle doit son nom aux soieries lyonnaises qu’évoquent ses décors raffinés. Redécouverte en 1982 derrière des lambris, elle offre aujourd’hui un témoignage exceptionnel de l’art et de la culture du XVIIᵉ siècle.

Une chambre somptueuse

La salle des Brocarts se distingue par l’élégance de son décor : panneaux encadrés de colonnes peintes en trompe-l’œil, motifs de grenades inspirés des soieries lyonnaises, frise de médaillons et abondance de fleurs, fruits et oiseaux. Tout concourt à donner l’impression d’être entouré de riches tapisseries.

Au sol, une grande rosace en marqueterie, réalisée avec différentes essences de bois ( olivier, poirier, chêne) ajoute à la richesse de la pièce.

Orientée à l’est, cette chambre offrait à Jeanne de Merle la lumière du lever du soleil, avec probablement une vue sur le Rhône et la colline de Ternay.

Chasser avant le prince - Salle des Brocarts

La redécouverte des peintures

C’est dans cette salle qu’a débuté l’histoire moderne du château.
En 1982, en retirant des lambris pour installer un ascenseur, les ouvriers mirent au jour des peintures murales remarquablement conservées. Leur état exceptionnel révéla que l’ensemble du château possédait encore des décors du XVIIᵉ siècle, jusque-là oubliés.

Plutôt montrer que dire - Salle des Brocarts

Les emblèmes de l'amour

La frise de médaillons de la salle des Brocarts est directement inspirée des Amorum Emblemata d’Otto van Veen.

Chaque médaillon associe une scène à une devise morale :

  • Cupidon chassant un cerf : « Chasser avant la prinse », l’amour exige effort et persévérance.

  • Une femme recevant un cœur : « Plutôt montrer que dire », l’amour se prouve par les actes.

  • Cupidon malade : « Songez, éblouis », l’amour trouble et consume.

  • Cupidon offrant un plateau d’or : « L’argent peut moult, mais l’or fait tout », critique du pouvoir de la richesse.

  • L’histoire tragique de Léandre et Héro, symbole de la force et des dangers de l’amour.

  • Cupidon au-dessus d’un feu : « Chose hâtée n’est de durée », les passions rapides s’éteignent vite.

Ces scènes alternent avec des motifs naturels foisonnants, fruits, légumes, fleurs, oiseaux, rappelant la vocation de maison des champs.

Un détail surprenant attire l’attention : des aubergines, qui au XVIIᵉ siècle n’étaient pas consommées en France mais offertes comme curiosités exotiques.

Zoom sur Salmacis et Hermaphrodite

L’un des médaillons les plus marquants représente la rencontre de Salmacis et Hermaphrodite, tirée des Métamorphoses d’Ovide. Hermaphrodite, fils d’Hermès et d’Aphrodite, repousse les avances de la nymphe Salmacis. Désespérée, elle supplie les dieux de ne jamais être séparée de lui. Exaucée, elle se fond en son corps : de cette union naît un être double, à la fois masculin et féminin.

La devise « Une moitié ne vaut rien sans l’autre » illustre l’idée d’une union indissoluble, où les deux amants ne forment plus qu’un. Mais cette fusion symbolise aussi la perte d’individualité et la dimension parfois étouffante de la passion.

Par ce choix érudit, Jeanne de Merle liait sa chambre privée à l’héritage humaniste de l’Antiquité, tout en donnant à voir à ses visiteurs un mythe aussi troublant que fascinant.

Léandre et Héro…

Un autre médaillon marquant de la salle des Brocarts illustre l’histoire tragique de Léandre et Héro, récit célèbre de la mythologie grecque repris par Ovide et largement diffusé à la Renaissance et au XVIIᵉ siècle.

Héro était une prêtresse d’Aphrodite, vivant dans une tour au bord de l’Hellespont (détroit des Dardanelles), le détroit qui sépare l’Europe de l’Asie. Léandre, son amant, habitait sur l’autre rive. 

Chaque nuit, il traversait les flots à la nage, guidé par la lampe que Héro allumait en haut de sa tour. Mais une nuit de tempête, la flamme s’éteignit. Privé de repère, Léandre se noya. Au matin, découvrant son corps rejeté par les vagues, Héro se jeta à son tour dans la mer.

Ce récit, très populaire dans la littérature baroque, exprime la force irrésistible de la passion mais aussi son issue fatale lorsque les amants défient les lois de la nature.

La présence de ce médaillon dans la chambre de Jeanne de Merle illustre combien les peintres du château s’inspiraient de récits antiques pour offrir à la fois une méditation morale et une émotion esthétique.

Quelques-unes des gravures qui ont inspiré ces peintures

 Amorum emblemata, figuris aeneis incisa, 1608.
Textes : Otto Van Veen (1556-1629) | Gravures : Cornelis Boel (1576-1621)

Plutôt montrer que dire - Amorum emblemata

Amour est eternel.
Le cercle viperin l’eternité nous marque,
Parquoy sans chef, sans bout se fait l’anneau nopcier :
L’Amour sis au milieu dict qu’il doibt estre entier,
Et eternel, maugré la fortune & la Parque.

L’amour est éternel.

Le cercle du serpent (qui se mord la queue) nous rappelle l’éternité.

Ainsi, sans commencement ni fin, se forme l’anneau nuptial.

L’Amour placé en son centre signifie qu’il doit rester entier,

et éternel, malgré les coups du destin et les fileuses de la mort (les Parques).

Dans le langage symbolique du XVIIᵉ siècle, le serpent qui se mord la queue, aussi appelé ouroboros, est un signe d’éternité : un cercle sans commencement ni fin.

Associé à l’anneau nuptial, il évoque l’union indissoluble du mariage. Placé au centre, Cupidon rappelle que cet amour doit être entier, fidèle et sans fin.

La formule se termine par une référence à deux puissances mythologiques :

  • la Fortune, qui représente le hasard, les aléas de la vie,
  • et la Parque, figure de la mort et du destin inévitable, héritée des déesses antiques qui filent et coupent le fil de la vie.

En d’autres termes, ce médaillon proclame que l’amour véritable triomphe de tout : ni le sort, ni même la mort ne peuvent l’anéantir.

L'argent fait réconcilier l'amour - Amorum emblemata

Pur & net.
Comme le miroir rend la face qui se mire
Toute telle qu’elle est : de mesme doibt l’amant
Se monstrer au dehors, comme au cœur il se sent :
Il faut que le penser soit conforme à son dire.

Pur et net.

De même que le miroir renvoie fidèlement l’image de celui qui s’y regarde,

l’amant doit se montrer à l’extérieur tel qu’il est vraiment dans son cœur.

Ses pensées doivent être conformes à ses paroles.

Cette devise illustre une morale de sincérité en amour.

Le miroir reflète la vérité sans tricher.

De la même façon, l’amoureux doit être transparent : ce qu’il ressent dans son cœur doit se voir dans ses actes et s’entendre dans ses paroles.

Pas de duplicité, pas de masque : l’amour doit être pur, net, authentique.

Qui trop embrasse peu étreint - Amorum emblemata

Amour est eternel.
Le cercle viperin l’eternité nous marque,
Parquoy sans chef, sans bout se fait l’anneau nopcier :
L’Amour sis au milieu dict qu’il doibt estre entier,
Et eternel, maugré la fortune & la Parque.

L’amour est éternel.

Le cercle du serpent (qui se mord la queue) nous rappelle l’éternité.

Ainsi, sans commencement ni fin, se forme l’anneau nuptial.

L’Amour placé en son centre signifie qu’il doit rester entier,

et éternel, malgré les coups du destin et les fileuses de la mort (les Parques).

Dans le langage symbolique du XVIIᵉ siècle, le serpent qui se mord la queue, aussi appelé ouroboros, est un signe d’éternité : un cercle sans commencement ni fin.

Associé à l’anneau nuptial, il évoque l’union indissoluble du mariage. Placé au centre, Cupidon rappelle que cet amour doit être entier, fidèle et sans fin.

La formule se termine par une référence à deux puissances mythologiques :

  • la Fortune, qui représente le hasard, les aléas de la vie,
  • et la Parque, figure de la mort et du destin inévitable, héritée des déesses antiques qui filent et coupent le fil de la vie.

En d’autres termes, ce médaillon proclame que l’amour véritable triomphe de tout : ni le sort, ni même la mort ne peuvent l’anéantir.

légende à modifier

Amour est eternel.
Le cercle viperin l’eternité nous marque,
Parquoy sans chef, sans bout se fait l’anneau nopcier :
L’Amour sis au milieu dict qu’il doibt estre entier,
Et eternel, maugré la fortune & la Parque.

L’amour est éternel.

Le cercle du serpent (qui se mord la queue) nous rappelle l’éternité.

Ainsi, sans commencement ni fin, se forme l’anneau nuptial.

L’Amour placé en son centre signifie qu’il doit rester entier,

et éternel, malgré les coups du destin et les fileuses de la mort (les Parques).

Dans le langage symbolique du XVIIᵉ siècle, le serpent qui se mord la queue, aussi appelé ouroboros, est un signe d’éternité : un cercle sans commencement ni fin.

Associé à l’anneau nuptial, il évoque l’union indissoluble du mariage. Placé au centre, Cupidon rappelle que cet amour doit être entier, fidèle et sans fin.

La formule se termine par une référence à deux puissances mythologiques :

  • la Fortune, qui représente le hasard, les aléas de la vie,
  • et la Parque, figure de la mort et du destin inévitable, héritée des déesses antiques qui filent et coupent le fil de la vie.

En d’autres termes, ce médaillon proclame que l’amour véritable triomphe de tout : ni le sort, ni même la mort ne peuvent l’anéantir.

Amour est eternel.
Le cercle viperin l’eternité nous marque,
Parquoy sans chef, sans bout se fait l’anneau nopcier :
L’Amour sis au milieu dict qu’il doibt estre entier,
Et eternel, maugré la fortune & la Parque.

L’amour est éternel.

Le cercle du serpent (qui se mord la queue) nous rappelle l’éternité.

Ainsi, sans commencement ni fin, se forme l’anneau nuptial.

L’Amour placé en son centre signifie qu’il doit rester entier,

et éternel, malgré les coups du destin et les fileuses de la mort (les Parques).

Dans le langage symbolique du XVIIᵉ siècle, le serpent qui se mord la queue, aussi appelé ouroboros, est un signe d’éternité : un cercle sans commencement ni fin.

Associé à l’anneau nuptial, il évoque l’union indissoluble du mariage. Placé au centre, Cupidon rappelle que cet amour doit être entier, fidèle et sans fin.

La formule se termine par une référence à deux puissances mythologiques :

  • la Fortune, qui représente le hasard, les aléas de la vie,
  • et la Parque, figure de la mort et du destin inévitable, héritée des déesses antiques qui filent et coupent le fil de la vie.

En d’autres termes, ce médaillon proclame que l’amour véritable triomphe de tout : ni le sort, ni même la mort ne peuvent l’anéantir.

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