Salle des Fleurs du château de Jeanne de Merle

La Salle des Fleurs est l’une des pièces les plus raffinées du château de Jeanne de Merle, à Grigny-sur-Rhône.
Plus intime que les grandes salles de réception, elle servait probablement de cabinet de retrait ou de lieu de réunion en petit comité.

Un jardin peint au cœur du château

Son décor, exceptionnel, transforme les murs en un véritable jardin peint : des colonnes en faux marbre encadrent des panneaux ornés de tulipes multicolores, où viennent se percher de gracieux oiseaux sur fond clair. Cette mise en scène champêtre illustre parfaitement l’esprit des maisons des champs du XVIIᵉ siècle : des demeures de campagne où l’art et la nature se répondent en harmonie.

Les devises de l’amour

La frise qui court en haut des murs est rythmée de médaillons et de petites scènes peintes, inspirées d’un ouvrage majeur de la Renaissance, les Amorum Emblemata (1608) du maître flamand Otto Van Veen, professeur de Rubens. Chaque scène est accompagnée d’une devise morale autour du thème de l’amour.

Ainsi, au-dessus de la porte de droite, face à la cheminée, Cupidon est encerclé d’un serpent qui se mord la queue : un symbole d’éternité illustrant la devise « L’amour est éternel ». Plus loin, à gauche de la porte-fenêtre, un petit ange vogue sur un radeau fragile avec la devise « Amour trouve moyen ». Dans le texte d’origine, cette image est expliquée par la phrase : « Aucun chemin n’est inaccessible à l’amour ».

Ces devises, aujourd’hui en grande partie effacées, se lisaient à l’époque dans de petits cartouches blancs placés au-dessus de chaque peinture. Elles invitaient les visiteurs à méditer sur la force, la sincérité ou la fragilité de l’amour.

La passion conserve tout. Salle des Fleurs, château de Grigny-sur-Rhône.

Grotesques et fantaisie

Entre chaque médaillon, le décor est enrichi de grotesques, très en vogue au XVIIᵉ siècle. Ces ornements fantaisistes mêlent fleurs, fruits, chimères et figures comiques inspirées des mascarades italiennes. Ils apportent une touche de légèreté et d’inventivité sans détourner l’attention des scènes principales.

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Grotesques dans la salle des Fleurs

Une anecdote surprenante

Les colonnes corinthiennes en trompe-l’œil sont particulièrement réussies : leurs ombres tiennent compte de la lumière venant de la porte-fenêtre, renforçant l’illusion d’architecture. Pourtant, si vous observez attentivement la colonne située à gauche de la porte d’entrée, vous remarquerez une erreur dans l’orientation de l’ombre. Cette maladresse, difficile à corriger avec la technique de la peinture à la détrempe, rappelle que les artistes travaillaient rapidement pour répondre à une forte demande.

Une pièce emblématique du raffinement lyonnais

Entre nature idéalisée, jeux de l’amour et fantaisie décorative, la Salle des Fleurs est un véritable condensé de l’esprit humaniste et baroque du XVIIᵉ siècle. Elle témoigne à la fois du goût raffiné de Jeanne de Merle et du savoir-faire des peintres venus puiser leur inspiration dans les gravures flamandes et hollandaises.

Quelques-unes des gravures qui ont inspiré ces peintures

 Amorum emblemata, figuris aeneis incisa, 1608.
Textes : Otto Van Veen (1556-1629) | Gravures : Cornelis Boel (1576-1621)

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L'amour est éternel - Amorum Emblemata

Amour est eternel.
Le cercle viperin l’eternité nous marque,
Parquoy sans chef, sans bout se fait l’anneau nopcier :
L’Amour sis au milieu dict qu’il doibt estre entier,
Et eternel, maugré la fortune & la Parque.

L’amour est éternel.

Le cercle du serpent (qui se mord la queue) nous rappelle l’éternité.

Ainsi, sans commencement ni fin, se forme l’anneau nuptial.

L’Amour placé en son centre signifie qu’il doit rester entier,

et éternel, malgré les coups du destin et les fileuses de la mort (les Parques).

Dans le langage symbolique du XVIIᵉ siècle, le serpent qui se mord la queue, aussi appelé ouroboros, est un signe d’éternité : un cercle sans commencement ni fin.

Associé à l’anneau nuptial, il évoque l’union indissoluble du mariage. Placé au centre, Cupidon rappelle que cet amour doit être entier, fidèle et sans fin.

La formule se termine par une référence à deux puissances mythologiques :

  • la Fortune, qui représente le hasard, les aléas de la vie,
  • et la Parque, figure de la mort et du destin inévitable, héritée des déesses antiques qui filent et coupent le fil de la vie.

En d’autres termes, ce médaillon proclame que l’amour véritable triomphe de tout : ni le sort, ni même la mort ne peuvent l’anéantir.

Amorum-Emblemata-Pur-et-net-Salle-des-Fleurs-p29
Pur et net - Amorum Emblemata

Pur & net.
Comme le miroir rend la face qui se mire
Toute telle qu’elle est : de mesme doibt l’amant
Se monstrer au dehors, comme au cœur il se sent :
Il faut que le penser soit conforme à son dire.

Pur et net.

De même que le miroir renvoie fidèlement l’image de celui qui s’y regarde,

l’amant doit se montrer à l’extérieur tel qu’il est vraiment dans son cœur.

Ses pensées doivent être conformes à ses paroles.

Cette devise illustre une morale de sincérité en amour.

Le miroir reflète la vérité sans tricher.

De la même façon, l’amoureux doit être transparent : ce qu’il ressent dans son cœur doit se voir dans ses actes et s’entendre dans ses paroles.

Pas de duplicité, pas de masque : l’amour doit être pur, net, authentique.

Amour Trouve Moyen
Amour trouve moyen

Amour est eternel.
Le cercle viperin l’eternité nous marque,
Parquoy sans chef, sans bout se fait l’anneau nopcier :
L’Amour sis au milieu dict qu’il doibt estre entier,
Et eternel, maugré la fortune & la Parque.

L’amour est éternel.

Le cercle du serpent (qui se mord la queue) nous rappelle l’éternité.

Ainsi, sans commencement ni fin, se forme l’anneau nuptial.

L’Amour placé en son centre signifie qu’il doit rester entier,

et éternel, malgré les coups du destin et les fileuses de la mort (les Parques).

Dans le langage symbolique du XVIIᵉ siècle, le serpent qui se mord la queue, aussi appelé ouroboros, est un signe d’éternité : un cercle sans commencement ni fin.

Associé à l’anneau nuptial, il évoque l’union indissoluble du mariage. Placé au centre, Cupidon rappelle que cet amour doit être entier, fidèle et sans fin.

La formule se termine par une référence à deux puissances mythologiques :

  • la Fortune, qui représente le hasard, les aléas de la vie,
  • et la Parque, figure de la mort et du destin inévitable, héritée des déesses antiques qui filent et coupent le fil de la vie.

En d’autres termes, ce médaillon proclame que l’amour véritable triomphe de tout : ni le sort, ni même la mort ne peuvent l’anéantir.

légende à modifier

Amour est eternel.
Le cercle viperin l’eternité nous marque,
Parquoy sans chef, sans bout se fait l’anneau nopcier :
L’Amour sis au milieu dict qu’il doibt estre entier,
Et eternel, maugré la fortune & la Parque.

L’amour est éternel.

Le cercle du serpent (qui se mord la queue) nous rappelle l’éternité.

Ainsi, sans commencement ni fin, se forme l’anneau nuptial.

L’Amour placé en son centre signifie qu’il doit rester entier,

et éternel, malgré les coups du destin et les fileuses de la mort (les Parques).

Dans le langage symbolique du XVIIᵉ siècle, le serpent qui se mord la queue, aussi appelé ouroboros, est un signe d’éternité : un cercle sans commencement ni fin.

Associé à l’anneau nuptial, il évoque l’union indissoluble du mariage. Placé au centre, Cupidon rappelle que cet amour doit être entier, fidèle et sans fin.

La formule se termine par une référence à deux puissances mythologiques :

  • la Fortune, qui représente le hasard, les aléas de la vie,
  • et la Parque, figure de la mort et du destin inévitable, héritée des déesses antiques qui filent et coupent le fil de la vie.

En d’autres termes, ce médaillon proclame que l’amour véritable triomphe de tout : ni le sort, ni même la mort ne peuvent l’anéantir.

légende à modifier

Amour est eternel.
Le cercle viperin l’eternité nous marque,
Parquoy sans chef, sans bout se fait l’anneau nopcier :
L’Amour sis au milieu dict qu’il doibt estre entier,
Et eternel, maugré la fortune & la Parque.

L’amour est éternel.

Le cercle du serpent (qui se mord la queue) nous rappelle l’éternité.

Ainsi, sans commencement ni fin, se forme l’anneau nuptial.

L’Amour placé en son centre signifie qu’il doit rester entier,

et éternel, malgré les coups du destin et les fileuses de la mort (les Parques).

Dans le langage symbolique du XVIIᵉ siècle, le serpent qui se mord la queue, aussi appelé ouroboros, est un signe d’éternité : un cercle sans commencement ni fin.

Associé à l’anneau nuptial, il évoque l’union indissoluble du mariage. Placé au centre, Cupidon rappelle que cet amour doit être entier, fidèle et sans fin.

La formule se termine par une référence à deux puissances mythologiques :

  • la Fortune, qui représente le hasard, les aléas de la vie,
  • et la Parque, figure de la mort et du destin inévitable, héritée des déesses antiques qui filent et coupent le fil de la vie.

En d’autres termes, ce médaillon proclame que l’amour véritable triomphe de tout : ni le sort, ni même la mort ne peuvent l’anéantir.

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